J’ai laissé la Commanderie derrière moi. La tête haute, feignant de les ignorer pour ne pas créer l’émeute, j’avance d’un pas alerte vers les Tuileries, terme de mon étape quotidienne. Par groupe d’une vingtaine environ, toutes vêtues de blanc, je les vois se précipiter vers moi dès qu’elles m’aperçoivent. Je n’ai pas connu un tel succès depuis mon départ des Pyrénées. Il faut dire que, en toute modestie, on n’est pas loin de l’exploit. Près de huit cent kilomètres parcourus !
« Merci, c’est gentil de venir me soutenir »
A leur air stupéfait, je comprends à quel point je suis devenu une star. Leurs yeux grands ouverts expriment autant la surprise que l’émerveillement. Et voilà encore une horde de groupies qui accourt sur la gauche du chemin, tandis que les fans qui me suivaient à ma droite me laissent m’éloigner avec force soupirs de tristesse.
Meuh !
Gros coup de chaleur avant l’orage.