Cuisy : village sans commerce ni distraction à quelques kilomètres de Dammartin-en-Goële (étape 57)
16H00 : je m’installe sous l’abri-bus qui sert également de lieu de rencontres pour les ados du village, en attendant de planter ma tente aux abords du terrain de foot. Les moins timides m’interrogent sur ma présence dans leur village. J’explique mon projet. Certains s’y intéressent et posent des questions pratiques sur l’hébergement, la nourriture, le confort. A leur tour, trois d’entre eux, âgés de 13 et 14 ans me font partager leur quotidien: grasse matinée chaque jour puis rassemblement dans le courant de l’après-midi pour traîner à vélo dans le village et taper dans le ballon de foot.
Jusqu’à 22h00, allongé et somnolant sous ma tente, j’entends les jeunes frapper inlassablement dans le ballon, lorsqu’une volée de cailloux frappant la toile de mon abri me sort violemment de mes songes. Bondissant à l’extérieur, je surprends mes trois ados s’enfuyant au pas de course en ricanant. Bilan: le double-toit de ma tente MSR est déchiré selon deux axes perpendiculaires de dix centimètres. Maudite journée, car la toile est irréparable!
Au lever du jour, bien décidé à retrouver les trois jeunes, j’entame mon enquête. Avec mes indices, quelques habitants du village m’orientent sans hésiter vers le plus meneur parmi les trois prénommé E. J’ai beau sonné au portail de sa maison, personne ne m’ouvre la porte. Un voisin m’accompagne à la gendarmerie du village voisin pour signaler l’incident. Je ne suis pas en colère, mais le geste de ces ados m’attriste. Y avait-il de l’agressivité dans ce jet de pierres ou s’agissait-il simplement d’une plaisanterie dont ils n’avaient pas mesurer l’impact ? J’aimerais tant comprendre ce qui a suscité ce geste.