Isabelle et Michel m’ont chaleureusement accueilli dans leur maison en pleine campagne bourbonnaise. Ils ont acquis cette belle demeure trois ans plus tôt. Entourée de quatre hectares de pâturage, d’arbres fruitiers, d’un potager, d’une mare, c’est un véritable havre de paix dans lequel ils accueillent les voyageurs de passage ou les vacanciers en quête de repos.
Sitôt arrivé, ils m’ont convié à m’asseoir à l’extrémité de la longue table installée à l’ombre des mûriers. Agréablement installé au frais, je raconte une nouvelle fois mon histoire de randonnée buissonnière.
Paul et Colette, les amis d’enfance sont venus partager quelques jours avec leurs amis. La spontanéité d’Isabelle facilite les échanges, en toute simplicité et je suis très rapidement intégré au cercle de discussions. Les plaisanteries vont bon train. A deux reprises, Colette m’interpelle en m’appelant par le prénom de Laurent. A la troisième, je l’informe que je m’appelle Patrice. Elle se retourne vivement vers Isabelle et l’interpelle :
« tu m’as dit qu’il s’appelait Laurent ! », ce à quoi la première lui rétorque qu’elle a du mal comprendre.
« Jamais de la vie, tu m’as dit ce matin, à plusieurs reprises, que tu attendais Laurent Donneur ».