La jungle de Calais

une halte réconfortante

Hier soir, j’ai posé mes affaires dans le sympathique hôtel Richelieu qui borde le parc du même nom. Benoît, son propriétaire, me reçoit avec chaleur. Il est très attentionné, ce que j’apprécie particulièrement car je suis fatigué depuis quelques jours. Une visite chez le seul médecin disponible de Calais me confirme que j’ai un zona inter-costal sur l’épaule gauche. Pas de quoi m’arrêter, mais voilà sans doute la cause de mon apathie. Depuis deux jours, j’ai déjà ralenti ma progression, profitant du bord de mer pour m’adonner aux plaisirs des bains dans la mer du Nord.

 

les migrants de Calais

Ce matin, j’ai repris la marche après une excellente nuit. J’ai choisi le bon hôtel. D’autres sont devenus peu fréquentables car squattés par des passeurs.
On m’a déconseillé de suivre le GR120 tracé sur ma carte à cause de la présence de nombreux migrants (attention, sur ce tronçon, mon parcours est mal tracé sur ma carte). Je n’ai cependant pas voulu trop m’écarter du bord de mer et ai opté pour un itinéraire légèrement à l’écart qui me permettrait de retrouver la plage une fois passé au droit du camp de migrants. En ce début de matinée, à l’heure où les Calaisiens ne sont pas encore sortis de chez eux, les candidats à la traversée vers l’Angleterre sont nombreux dans la ville. Je remarque qu’un riverain a déposé une cagette de fruits et légumes de son jardin sur son mur de clôture. Sans doute pour les migrants. On me dit que leur nombre augmente de manière très importante ces dernières semaines. Plusieurs milliers seraient arrivés très récemment. Je franchis l’autoroute A26, celle désormais bordée de hauts grillages censés protéger les chauffeurs de poids-lourds dont les remorques sont très convoitées. J’aperçois une vaste étendue de baraques. Les CRS sont omni-présents aux abords du camp. Ils m’observent et me laissent poursuivre mon chemin. Sans doute n’ai-je pas le physique d’un réfugié syrien, afghan ou érythréen.