un SIG pour préparer mon itinéraire
Quelques mois avant le départ, j’ai tracé mon parcours sur une carte de France. Pour cela, j’ai utilisé un Système d’Information Géographique (SIG), outil généralement destiné aux professionnels pour traiter, analyser et cartographier des données géographiques. Entre mes deux points imposés, Lamanère et Bray-Dunes, la France se livrait généreusement à moi. Je décidai de traverser les Cévennes, autant pour ses vastes espaces naturels que pour ses habitants confrontés au caractère rugueux du territoire. Cette option excluait d’office les volcans d’Auvergne. En revanche, elle me poussait tout naturellement plus au nord vers le Puy en Velay, les Monts du Forez et le massif du Morvan. A partir de Vézelay, j’ai tracé plusieurs variantes majeures vers le nord, l’une passant par Troyes, Reims, puis la frontière avec la Belgique, une autre cheminant aux portes de Paris par l’est, rejoignant Amiens puis la Côte d’Opale jusqu’à Bray-Dunes. Pour chaque option, j’évaluai de manière très subjective l’intérêt du parcours, les espaces naturels traversés, le patrimoine, les villages remarquables. L’urbanisation trop dense autour de l’agglomération lilloise m’a incité à exclure ce secteur géographique. Au final, quelle que soit le parcours, mon SIG m’indiquait une distance de 1400 km environ. Au passage, je vérifiai que la longueur du sud au nord de la France est bien de 1000 km comme me l’avaient appris les livres de géographie de l’école primaire.
un parcours qui s’allonge…
Dans un second temps, lorsque j’eus arrêté mon itinéraire sur la carte de France à 1: 1 000 000, j’ai changé de supports cartographiques et redessiné mon parcours plus détaillé à l’échelle du 1:100 000. Le même parcours dessiné plus finement s’est allongé de deux cents kilomètres. C’est l’effet fractal. Quelques ajustements de parcours s’imposent et je décide de changer une nouvelle fois d’échelle. Cette fois, il n’y a pas plus détaillé puisque je cale mon itinéraire sur les cartes à 1:25 000. Mon SIG indique une distance totale de 1 800 km pour cette traversée de la France à pied du sud au nord. Je constate avec inquiétude que le chemin des écoliers est beaucoup plus long que je l’avais pressenti. Qu’à cela ne tienne, pas question de faire l’impasse sur tous les sites remarquables qui ponctuent mon itinéraire buissonnier.
18 feuillet A3 pour 2000 km!
Avant mon départ, j’ai longtemps hésité à m’équiper d’un GPS avec une cartographie détaillée du type carte IGN à 1:25 000. Il n’était pas envisageable de transporter un stock de cartes papier pour cette traverée de la France à pied, fussent-elles au 1:100 000. Je pensai transférer ma trace numérique dans le GPS. La suivre aurait été un jeu d’enfant. Au final, je suis resté classique. Pas de cartographie numérique durant le parcours, d’autant que l’écran du GPS est bien petit pour qui apprécie la lecture des cartes et du paysage. J’ai imprimé mon parcours sur 18 feuilles au format A3, recto-verso, sur la base de cartes à 1:100 000 agrandies à l’échelle du 1:80 000 pour les rendre plus lisibles par des yeux de cinquantenaire. Cette option s’est avérée très efficace et économe en poids puisque le tout ne pesait que quelques dizaines de grammes. Et quel plaisir d’étaler ses cartes le soir pour analyser le chemin effectué et préparer l’étape du lendemain.