du haut de Vézelay

Du haut de la colline de Vézelay, au pied de la basilique Sainte-Marie-Madeleine, je contemple cette riche mosaïque de paysages vallonnés de Bourgogne. Les teintes vert-jaunes des forêts, prairies et parcelles de vignes contrastent avec la couleur brique des toitures en tuile des habitations groupées en villages aux abords de la Cure.


Invariablement, mon regard, tourné vers le sud-est, cherche à retrouver les repères des chemins empruntés qui m’ont amenés jusqu’à Vézelay, après plus de mille kilomètres parcourus en quarante-six jours : Saint-Père et le remarquable clocher de son église Notre-Dame, Pierre-Perthuis et ses deux ponts sur la Cure, le lac des Settons que j’imagine à deux jours de marche, et encore plus loin Bibracte, au sud du Massif du Morvan, cette ville fortifiée gauloise édifiée au sommet du Mont-Beuvray.

Ce que je me dis souvent, c’est que traverser la France à pied, ce n’est qu’une histoire de temps. Notre pays n’est pas si grand. En six semaines, sans me presser, j’ai crapahuté dans les Pyrénées catalanes, longé le canal du Midi sous un soleil de plomb, bivouaqué à l’aplomb du Cirque de Navacelles, franchi l’Aigoual par un petit matin brumeux sans croiser la moindre présence humaine, passé une nuit à l’ancien Grand-Séminaire du Puy-en-Velay, cheminé sur les Monts du Forez, parcouru le Bourbonnais avant de gravir dans un brouillard épais et glacial les chemins embourbés du Morvan.

Ce soir, je suspends cette traversée de France car je dois prochainement reprendre le chemin de mon bureau. Dans quelques jours, je revêtirai mes habits de citadin. Plus tard, je poursuivrai vers le nord, Auxerre, Fontainebleau, Chantilly, Amiens, la baie de Somme et les plages du Nord pour atteindre Bray-Dunes, le point le plus septentrional de la France métropolitaine.